Un vendeur peut-il reprocher à son agent immobilier de l’avoir laissé tromper son acquéreur ?
Sur un plan général, un agent immobilier a un devoir d’information et de conseil à l’égard du vendeur qui le mandate. Il doit ainsi lui rappeler les risques qu’il prend à taire un renseignement capital pour l’acquéreur.
Dans un arrêt du 9 janvier 2019, la Cour de cassation a sanctionné un agent immobilier au titre de son obligation de conseil car il aurait dû alerter un couple de vendeurs de la nécessité de porter à la connaissance des acquéreurs l’état d’avancement d’une rocade située à 50 m de la maison à vendre et qui allait sensiblement la dévaloriser. Pour la Cour de cassation, cet agent immobilier s’est rendu complice de ces vendeurs de mauvaise foi qui s’étaient empressés de vendre leur maison à un couple qui ignorait tout de ce projet de rocade. En sa qualité de professionnel, cet agent immobilier aurait dû dissuader ses mandants (même malhonnêtes) de tromper leurs acquéreurs. La Cour de cassation n’est toutefois pas allée au bout de son raisonnement en rappelant que l’agent immobilier aurait dû dévoiler le projet de rocade aux acheteurs pour les protéger des manigances de ses clients.
En achetant un bien immobilier, il peut ainsi être utile d’être personnellement conseillé (par son notaire, par un autre agent immobilier…) pour éviter une telle mésaventure.
